Au Cameroun, l’écologie crée des emplois !

Dans ce grand Etat d’Afrique Centrale où la forêt tropicale s’étends sur des dizaines de milliers de kilomètres carré. Grâce à une biodiversité unique au monde, le pays des Lions Indomptables a gagné comme surnom, sur la scène écologique mondiale, le « concentré d’Afrique. »

Et pour cause, avec près de 10.000 espèces différences de plantes, c’est pas moins de 19% du territoire national qui est protégé, soit quasiment un record pour les pays de cette région.

Et puis, il y a des projets écologiques, comme à Tayap, magnifique petit village, lui aussi unique en son genre. Les arbres y protègent les grands singes. De la cime, l’horizon ne représente qu’une immense ligne verte séparée avec le bleu du ciel. Tout est calme. Seul le chant des oiseaux, plusieurs centaines d’espèces différentes, trouble le silence.

Situé à une petite centaine de kilomètres de la capitale, Tayal est construit à l’image de ce que faisaient les israéliens au seuil de leur indépendance: un kibboutz. Il s’agit donc d’un village d’agriculteurs, tous unis et alliés, dans un seul but: créer un espace de cultivation écologique, un verger biologique sans engrais non-naturels. Pour arroser le seul, on y utilise des technologies nouvelles qui permettent des économies d’énergie et d’eau. Et pour engrais, le compost est la solution unique.

Dû au fait que soixante-dix pourcent des citoyens du pays vivent grâce aux ressources naturelles, les débouchés économiques qui découlent de l’agriculture sont essentiels. Et pour le gouvernement, la lutte contre le pillage écologique est essentielle. Ces dernières années le Cameroun a noté une destruction de 0,65 % de ses surfaces forestières. Cette perte nette, qui est la résultante d’activités illégales (sur-exploitation des sols, culture sur brûlis), est combattu par les gendarmes au même titre que les légionnaires français tracent les pilleurs des ressources naturelles en Guyane.

Tayap est un village tout nouveau au Cameroun. Il est né du projet fou d’Adeline Flore Samnick et d’une dizaine de ses collègues, il y a à peine 8 ans. Grâce à une campagne de financement internationale, l’association créée avec ses amis commence à se développer réellement vers 2014. Cette année là, un investissement de 1.500€ va permettre le développement des premiers vergers.

« Chaque année, nous prenons des micro-crédits que nous remboursons tous les six mois. Cela nous permet de payer la main d’œuvre, déjà plus de cent saisonniers, qui peut défricher les champs et commencer les récolte. Dès que nous avons récupérer le fruit de notre labeur, nous remboursons les instituts de crédit et réinvestissons dans nos plantations » explique le responsable de ce village agricole.

Et le village, vainqueur du prix international Wikivillage et de donations de l’Agence France Développement, va même jusqu’à proposer des séjours d’éco-tourisme. « Les touristes, de France ou d’Amérique, viennent ici et profitent d’éco-gîtes, de maisons d’hôtes. En général, nous les recevons par groupes de 5, et nous leur proposons une immersion dans le village. Ils voient comment on vit et comment on développe notre pays en enrichissant son sol et en créant de l’emploi. »

« L’association Agripo en charge de Tayep emploie trois agents techniques à temps plein. Nous leur offrons le logement et des espaces cultivables pour mener leur agriculture. Quinze emplois verts ont été créés grâce au programme des vergers écologiques de Tayap. Notre souhait est d’arriver à créer cinquante emplois verts courant 2016.

 » La forêt du Cameroun est le deuxième massif forestier le plus important d’Afrique après celui de la République Démocratique du Congo (RDC). Soit environ 22,5 millions d’hectares. C’est le 5e rang africain du point de vue de la diversité biologique. Dans les années 2000, le secteur forestier représentait le deuxième poste d’exportation, après le pétrole. Il emploie plus de 45 000 personnes et représente plus de 7 % du PIB.